dimanche, février 11, 2007

Les vieux sans famille

Triste événement à Sainte-Geneviève-de-Berthier:

[l'Écho d'Autray, 11/02/07, Pierre Bellemare]

"Vivant en ermite depuis nombre d'années, Jean-Jacques Lesage à été retrouvé mort chez lui, à la mi-décembre, à Sainte-Geneviève-de-Berthier. Les policiers ont retrouvé un corps momifié. Son décès remonte à plus d'un an. Possiblement à entre 15 et 18 mois, avance-t-on. [...] L'homme n'avait de contact avec personne. Il vivait seul chez lui depuis nombre d'années et ne maintenait pas de lien avec sa famille. Il n'avait pas non plus de réseau d'amis. Ses factures se payaient par virement automatique chez son institution financière. Le chèque de pension arrivait au même endroit."

Je ne lis habituellement pas l'Écho d'Autray; ce genre de petit journal tout frêle qui, n'ayant trouvé mieux que le publisac comme transport, parvient tout essoufflé à trouver refuge dans votre boite au lettres. Pour faire court, un journal de matante, un véritable recueil de potins. Mais ce matin là, la "front page" m’a complètement sonné.

"Septuagénaire retrouvé mort chez lui après plus d'un an" : OUACHE
Je dis ouache spontanément en essayant de chasser l'image de vieux bonhomme à moitié décomposé et rongé par les vers qui m'est apparu. Et puis je commence à réflexionner. Je ne sais pas ce qui est pire, l'image improvisée du vieux sèche ou le fait que cet homme soit mort dans l'indifférence la plus totale. Comment en est-il arrivé la. Ça m'a fait réfléchir. À bien y penser, ce genre d'évènement n'est pas si isolé. On en parle uniquement parce que c'est bien dégeulace comme histoire et que ça fait jaser.

Mais si on prennait le temps de creuser un peu.
Il faut être allé une fois à Berthier pour comprendre. Venez passer une bonne journée dans les cartiers de Berthier, vous y rencontrerez la gamme complète de mésadaptés sociaux, et la je ne veux pas paraître méchant ou cru mais il faut que je les cite: des bambins en vélos au milieu de nul part, des vieux qui n'ont rien de mieux a faire qu'aller parier leur rente au club de cartes, des jeunes mères pauvres aux bras pleins d'enfants, et une jeune fille, trop jeune pour être aux cotés de ce grand homme en manteau de cuir qui, de sa grande générosité lui à enfin octroyé sa dose quotidienne d'attention. Je suis peut être un peu noir, mais il y a au moins un once de vérité dans ce que j'avance. Pas étonnant que dans de telles conditions, le vieillard s'est laissé mourrir . Ce cartier est sale et pue la misère à plein nez. Au lieu de faire taire le scandale à coup de chèques de BS, ne serait-il pas mieux de véritablement aider ces démunis? Et puis d'un point de vue purement capitaliste, c'est du gaspillage de main d'oeuvre payeuse d'impôts.

Pour ce qui est de la solitude de nos aînés, en dehors des quelques avancées de fonds symboliques, le gouvernement à vite compris qu'il n'y gagnerait rien a aider ces anciens contribuables (ou encore pire, probablement d'anciens prestataires) mais alors à qui en revient la charge?

Claude Sauvageau; curé berthelais:
"On peut vivre sans inquiéter personne et sans que personne ne s'inquiète de soi pendant longtemps."

... Brillante constatation ...

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ouais, ça ca doit être le vrai enfer.

C'est un peu comme les corps non réclamés, qui ont personnes pour pleurer leur morts (Il en fait partie de toute évidence). Eh, je parie qu'il y a beaucoup plus d'ermites un peu partout que l'on pourrait imaginer, c'est dégueu.

Imaginez comment ce que votre a vie aurait été un gâchie si à la toute fin, il n'y aurait absolument -personnes- à vos côter, j'aime autant mieux ne pas y penser.

Mais c'est assez "toutcher" comme sujet, parce que a part de les placé en un endroit où il y a d'autre démunies comme eux, on ne peut pas leur inventer des amis proches et encore moin une famille, qui serait soit décédé ou bien qui se foutent carrément de cette personne.

C'est le genre de chose qui me tue.

16 février 2007 à 18 h 27  

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