jeudi, mars 08, 2007

Ahh, les femmes!

Hey oui, le calendrier a, une fois de plus, fait le tour et nous à ramené la journée de la femme. Je m'interroge sur la pertinence d'une telle journée. C'est bien beau, on jase des différents conflits et les féministes ont l'occasion de se déverser le coeur mais j'ai parfois l'impression qu'on exagère. Je ne veux pas jouer le macho fini et je reconnais les pays ou l'ont fait subir tous ces traitements horrifiants aux femmes mais Mesdames, laissez-moi vous demander: vous sentez-vous traitées inférieurement, ici en Amérique du nord?

Je suis tout à fait daccord avec les dénonciations faites sur plusieurs dossiers comme le port de la burka, l'excision, les anneaux cervicaux et autres mutilations et non respect des conditions féminines mais je trouve dommage qu'on gaspille l'attention d'une telle journée pour déblatérer de la condition féminine occidentale. Pour moi, la femme d'ici, du Québec, est bien traitée et est entièrement à l'égal de l'homme. Bien sur, la mode et la publicité nous renvoient des images de greluches siliconisées mais je n'attends pas des femmes de mon entourages qu'elles se comportent, s'habillent ou agissent comme tel: ces femmes ne sont pas réelles. Et puis cette image télé n'est pas uniquement féminine; ne venez pas me dire que le stéréotype masculin est un mythe! Les féministes québécoises auraient avantages à ouvrir un peu les yeux et à être un peu moins égocentriques, l'ère est au féminisme international!

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5 Comments:

Blogger Virginie said...

Pour répondre à ta question, ya que quand je suis à côté des grands jacks de 6 pieds que je me sens inférieure à l'homme!

8 mars 2007 à 16 h 39  
Blogger NamesnotAnnie said...

j'aime bien ton blogue depuis que je suis tombée dessus. t'es dans mon blogroll depuis un petit bout.

mais c'est pas ça qui va m'empêcher d'offrir aujourd'hui un "rebuttal" (je perds mon français) aux questions que tu poses dans ton billet. pcq je suis convaincue que oui, la journée des femmes a encore un sens aujourd'hui.

1)même ici en Amérique du Nord où y'a pas des cas d'abus aussi grave qu'ailleurs dans le monde - excision pour des raisons religieuses, immolation pour des raisons économiques ou des questions d'honneur "perdu", viols systématique lors de conflits armés - il reste la violence quotidienne : violence conjugale, abus sexuels, dont les femmes sont encore en méga-majorité les victimes parce que leur infériorité est systémique. et l'oppression, c'est également le fait que les femmes sont jugées sur tous les choix qu'elles font : avoir des enfants ou ne pas en avoir, rester à la maison ou travailler, se maquiller ou choisir de ne pas exprimer, vierge ou putain. je te donne les grosses dichotomies, mais y'a pas vraiment de marge de manoeuvre entre les deux pôles généralement. tu vas te faire juger par untel si tu fais un choix, et te faire encore juger par un autre si tu le fais pas.

2) je suis pas sure moi qu'on évite de parler des situations ailleurs dans le monde : à date aujourd'hui, j'ai entendu juste 2 reportages sur les femmes, l'un sur le port du voile dans les pays musulmans et l'autre sur le viol en haïti. j'ai l'impression au contraire qu'on évite les problèmes vécus ici pour se concentrer sur ce qui se passe ailleurs, se consoler dans notre racisme en se disant "ah c'est tu écoeurant ce qui se passe ailleurs... nous au moins ici, c'est réglé! " je crois qu'il faut que toutes les formes d'oppression soient discutées sur la place publique, même celles qui peuvent "paraître" moins grave.

3) oui, c'est sûr qu'il existe des stéréotypes masculins dans les médias. je fais présentement un cours en études féministes qui s'appelle "masculinities", et on y voit entre autres comment le patriarchat impose également certains modèles/idéaux masculins, alors que d'autres sont moins valorisées ou considérées inférieures (homosexuel ou geek par exemple). malgré tout, de façon systémique, les hommes sont favorisés. la masculinité est rattachée à la notion de privilège. au même titre qu'être blanc. au même titre qu'être riche.

alors voilà. je pense que c'est pas de trop d'avoir UNE journée où on décide d'examiner spécifiquement les problèmes des femmes, d'ici comme d'ailleurs. comme je pense que c'est bien d'avoir un mois de l'histoire des noirs. et comme je pense que c'est bien d'avoir la fierté gaie. faut juste faire attention de pas rester chacun dans notre coin en criant "je suis plus opprimé que toi !". toutes les inégalités sont bonnes à combattre.

continue d'écrire, je continue de te lire! ;)

8 mars 2007 à 17 h 27  
Blogger Jim said...

Wow.
J'aime bien que tu me fasses voir ton point de vue et je sens que j'ai de la pression pour répondre quelque chose qui a de l'allure :P

Vu comme ça, j'avoue que la journée de la femme n'est peut-être pas si déplacée après tout. Pour le point 1, je suis presque entièrement d'accord avec toi mais je ne crois pas (ou alors je n'ai pas conscience du phénomène) que les femmes soient encore jugées sur ces questions. (maison, maquillage, travail et autres) Je crois que la femme québécoise à autant de liberté que l'homme. Toutefois, je ne nie pas qu'il existe une certaine pression sociale mais cette même pression existe aussi, bien qu'elle soit différente, chez les hommes, les ados, les vieux, les jeunes et elle n’à rien d’unique aux femmes.

Aussi, lorsque tu parlais des hommes comme étant systémiquement favorisés, j'ai espéré que tout cela soit faux. Je reconnais que ce type de model existe mais je ne crois pas qu'il s'applique dans notre cas. Tu crois vraiment que les femmes québécoises sont dans de pires conditions que les hommes et qu’elles sont plus « défavorisées » ?

10 mars 2007 à 12 h 12  
Blogger NamesnotAnnie said...

Contente de voir que tu m'as répondu !:P

Tout n'est pas tout noir ou tout blanc bien évidemment, et les choses ont beaucoup changé, grâce aux combats de précédentes générations. Mais à ta question, je répondrais quand même oui, les femmes sont moins bien foutues que les hommes. Quoique j'utiliserais pas les termes "pires conditions" ou "défavorisées".

Pour ce qui est des critères de beauté, ils sont peut-être aussi sévères d'un bord comme de l'autre, mais la pression d'y correspondre est selon moi beaucoup plus grande pour les femmes.

Je te renvoie la balle. T'as vraiment pas l'impression que y'a des doubles standards ? Que y'a plein de choses qu'un homme peut faire, qu'une femme peut pas faire sans se faire juger plus ?

Tu vas peut-être me répondre que tout le monde qui sort des normes, soit à cause de ses choix ou à cause de son look ou peu importe, court le risque de se faire regarder croche. OK, mais ultimement, tu t'en tires peut-être mieux si t'es un gars. Y'a une plus grande marge de manoeuvre, une plus grande liberté.

Pourquoi les filles qui marchent toutes seules dans la rue le soir devraient se watcher ? Pourquoi y'a pas plus de femmes en politique ? Pourquoi on reconnaît pas le travail des femmes qui restent à la maison pour élever leurs enfants et qu'on considère ça comme "normal et naturel" ? Pourquoi y'a encore du monde qui pensent que des filles qui expriment leur sexualité, c'est de leur faute si elles deviennent victimes d'abus ? Pourquoi quand on est une fille on n'ose pas prendre plus de place ? Pourquoi y'en a pas plus qui prennnent les commandes ?

Parce que la vision qu'on a de la féminité, c'est encore la vulnérabilité, l'instabilité émotionnelle, l'aptitude innée à torcher la cabane et à s'occuper des flos, la modestie, la beauté, la fragilité, la sexualité offerte en tous temps.

Des femmes qui parlent fort, on n'en veut pas. Des femmes qui veulent pas d'enfant et qui ressentent pas l'horloge biologique, "c'est pas normal". Toutes les filles veulent des bébés, c'est bien connu... La loi nous offre l'égalité dans nos gestes, nos actions, mais les limites sont ailleurs : dans le regard que la société pose sur les femmes en général.

La source du problème, pour moi, c'est la dichotomie masculin/féminin. C'est ça qu'il reste encore à changer. Fais le test dans ta tête. Masculin, tu penses à quoi. Féminin, tu penses à quoi. Et selon les adjectifs que tu auras relevé pour chacun, regarde si ce sont des qualités ou des attributs plus négatifs. Tu vas peut-être voir comment certains patterns de dénigrement se perpétuent.

Alors voilà. (Si t'es vraiment payé en commentaires, avec mes deux derniers c'est comme si je venais de te faire un gros chèque de 500 $ !...)

11 mars 2007 à 01 h 37  
Blogger Jim said...

Je commence a comprendre ta vision de l'égalité homme/femme mais sans vouloir être pessimiste je crois qu'elle ne sera jamais possible. Non que la balance doive pencher d'un coté ou de l'autre mais la femme ne sera jamais l'égal de l'homme (et l'inverse est aussi vrai) car elle n'est pas un homme. Il y aura toujours des différences entre les sexes et atteindre une égalité absolue, je crois que c'est utopique. Il y a certains standards de ce que devrait être ou ne pas être une femme, mais comme je l'ai dit plus tôt, je crois plutôt que ça se ratache à une notion de pression sociale (unisexe) qu'à une véritable favorisation de l'homme.

De la a dire que l'homme est systématiquement favorisé ou non, c'est une question de point de vue que visiblement, nous ne partageons pas :P

11 mars 2007 à 20 h 00  

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